Je suis tellement contente d'avoir réussi à multiplier Mespilus germanica !

La première fois que j'ai rencontré le néflier commun, il m'a tout de suite plu par son allure et ses fruits rigolos. J'étais enfant, en vacances en Dordogne, et on m'avait alors expliqué que l'expression « Cela ne vaut pas une nèfle » donnait une idée du goût de son fruit : c'est-à-dire qu'il avait peu de valeur.

D'ailleurs, il est un peu tombé en désuétude et, quand on parle de néflier, on pense plutôt au néflier du Japon qui, certes, a des fruits très bons mais qui est difficilement productif chez nous et peu rustique.

Pourtant, moi, j'aime beaucoup le néflier commun. Sûrement parce qu'il est beau, qu'il a le parfum de l'enfance, mais aussi pour ses nombreuses qualités :

• Grand arbuste ou petit arbre
• Belle floraison tardive (fin mai), blanche, parfumée et attractive pour les butineurs
• Tolère de longues périodes de sécheresse une fois installé (enracinement profond)
• Port évasé, au tronc souvent tortueux
• Écorce qui se craquelle avec l'âge, laissant apparaître une nouvelle couche de couleur brun-orangé
• Fruits attractifs pour les oiseaux et comestibles : à manger blets en hiver ou à transformer en jus, confiture…
• Feuillage rouge, roux et brun en automne
• Bois très dur, souvent utilisé pour les manches d'outils
• Très rustique

Taille

Il est possible de tailler Mespilus germanica en début d'hiver, mais n'ayant qu'une fleur à chaque extrémité des jeunes rameaux, couper fait perdre la récolte sur ces rameaux. L'élagage est possible. Convient plutôt en haie libre qu'en haie taillée.

Origines et rôle historique

Le néflier commun est originaire du sud-est de l'Europe et de l'Asie mineure, où il pousse à l'état sauvage. Introduit dans de nombreuses régions d'Europe par les Romains, il était autrefois largement cultivé pour ses fruits. Au Moyen Âge, les nèfles étaient très prisées pour leur goût unique lorsqu'elles étaient consommées blets, mais aussi pour leurs vertus médicinales. Elles étaient utilisées pour traiter les maux d'estomac et certaines infections. Avec l'introduction de nouvelles variétés de fruits plus faciles à cultiver et à consommer, comme les pommes ou les poires, le néflier a progressivement perdu sa place dans les vergers. 

Biodiversité

Le néflier présente une attractivité modérée pour les butineurs. La quantité de nectar qu'il produit plutôt faible, mais la production de pollen est plus conséquente. Sa floraison printanière constitue cependant une ressource intéressante pour les pollinisateurs après l’hiver.

En automne, le néflier joue un rôle intéressant pour la faune sauvage. Ses fruits, les nèfles, nourrissent de nombreux oiseaux et mammifères. Dans un jardin dédié à la biodiversité, le néflier est tout à fait indiqué. Il favorise la faune sauvage et contribue à enrichir la diversité des ressources alimentaires ainsi que des habitats.

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